Atelier d’information sur la validation des acquis et la pérennisation des activités du projet SAGE : vers une sécurité alimenta

Dans le cadre de la Facilité Alimentaire décidée en décembre 2008 par le Parlement Européen et le Conseil de l’Union Européenne en réponse rapide à la flambée des prix alimentaires observée à la fin de 2007 et début 2008, l'Union Européenne (UE) a alloué une somme de 9,62 millions d'euros pour financer un vaste projet de renforcement de la sécurité alimentaire. Le projet mis en œuvre dès avril 2009 par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation) est connu sous l’acronyme SAGE (Sécurité Alimentaire et Gestion durable de l’Environnement)

Les activités du SAGE prennent fin en novembre 2011. Partant des resultats, observables dans la totalité des activités menées, l’Union Européenne, qui l’a financé et la direction de la FAO SAGE ont organisé le mardi 11 octobre 2011 au local de l’EFACAP, à Fort-Liberté, un Atelier d’information sur la validation des acquis et la pérennisation des activités dudit projet.

Des personnalités importantes ont fait le déplacement pour participer à cet Atelier très participatif : M. Paul WEBBER, chef de section à la Délégation de l’Union Européenne, M. Volny PAULTRE, assistant du représentant de la FAO en Haïti, M. GROPPO,           expert dans le service des Ressources naturelles au siège de la FAO. Les deux premiers avaient constitué avec M.Hazdine Sadouki, directeur du projet SAGE, M. Elancié MOISE, directeur départemental du MARNDR et Edouard DESRAVINES, coordonnateur national du projet SAGE un intéressant panel.

En début de cet Atelier et pendant la conférence de Presse, ces personnalités ont pris la parole. M. Paul WEBBER de la Délégation de l’Union Européenne, qui en est à sa quatrième visite dans le Nord-est pour suivre les activités de ce projet, a mis l’accent sur les grandes réalisations passées, présentes et à venir de l’Union Européenne dans le Nord et le Nord-est. Tout en exhortant les participants à identifier les véritables besoins qui changeront leur avenir, il a promis que « l’UE va continuer déjà aider la population du Nord-est d’Haïti ».

Le directeur départemental du MARNDR a estimé que « ces résultats qu’a présentés la FAO sont très importants puisqu’ils ont été acquis sur fond de malheurs et de catastrophes naturelles qui ont frappé le pays à plusieurs reprises, ces dernières années, causant de fortes réductions de production vivrière et des pertes importantes de bétail ».

M.PAULTRE, tout en saluant le courage des cultivateurs qui prennent d’énormes risques avec leur avoir, a appelé les ONG partenaires de la FAO à continuer à travailler pour la pérennité des acquis. « Seul un engagement de chacun et de tous va assurer le suivi de ces résultats pour laisser sur de longues années des traces ».

Hazdine SADOUKI, directeur du projet SAGE, eut à présenter  aux quatre-vingt-douze (92) autres participants les résultats du projet après avoir reconnu les efforts de ses partenaires qu’il a invités du même coup à s’impliquer encore plus pour des résultats encore plus satisfaisants :

- 732 citernes à usage domestique construites, servant chacune 3 ménages et équipées de pompes manuelles (et bientôt pour chaque ménage un filtre à eau pour l’eau potable) soulageront la charge quotidienne de la femme à la recherche de l’eau ;

-120 bassins de rétention de 50 m³ réalisés, ils sont équipés chacun d’une pompe à pédale pour  l’irrigation d’à peu près 50 ha de jardins en période sèche et aideront à augmenter la production maraîchère ;

- la protection physique (gabions, seuils de pierres sèches,…) des bassins de Yassa et Lamatry et leur protection biologique avec la plantation de plusieurs centaines de milliers de plantules  distribués permettront de mieux conserver l’environnement et de sécuriser ainsi la production agricole ;

-340MT de compost produit dans 5 compostières (une construite par commune d’intervention du projet) permettront d’augmenter la production agricole ;

-la distribution de près de 6 M de boutures saines de patate douce de variété sélectionnée avec la protection contre le Cylas a été particulièrement appréciée ;

-la production en serre d’à peu près 1 M de plantules maraîchères ;

-la distribution de 3.175 silos permettra de mieux conserver la production des grains pour la vente et  les semences ;

-la mise en place d’une laiterie à Ouanaminthe permettra de transformer autour de 600 litres de lait par jour et permettra ainsi aux éleveurs d’écouler leur lait sans perte;

-la réhabilitation de la piste de 12,5 km piste en terre battue dont 1.5 km goudronné pour Acul des Pins ouvrira ce marché important pour l’écoulement de sa  production agricole ;

-le développement d’une nouvelle activité :« la pisciculture en cage » , qui ouvre de nouvelles perspectives de production animale et de génération de revenus pour des associations locales ;

-le renforcement et la légalisation de 23 associations autour de ces différentes activités, ainsi que la mise à niveau de l’infrastructure de la DDA-NE aidera à pérenniser les acquis du projet.

La présentation du directeur du SAGE, validée par l’assistance,  a été suivie des travaux en groupes. Quatre (4) grands thèmes pour autant de groupes ont été retenus :

-        Mise en place d’un système de Gestion durable et participatif

-        Renforcement des capacités productives et de gestion au niveau local

-        Structuration des chaines de production: Aquaculture et compost

-        Collaboration avec les partenaires d'exécution et autorités locales

C’est autour de ces thèmes que les représentants de la Direction Départementale de l’Agriculture ,les Maires et Casecs des communes d’intervention du projet, les membres d’associations bénéficiaires ainsi que les représentants de toutes les ONG partenaires et firmes de construction ont pu étaler les leçons apprises, exprimer leurs perceptions et appréciations sur les actions entreprises, partager leurs propositions quant aux priorités à retenir et aux stratégies de pérennisation des acquis dans le cadre des activités du Projet , identifier de nouveaux besoins et formuler des recommandations pour leur mise en œuvre.

La restitution des travaux en groupes a été faite entre 14 et 16 heures, la qualité des réflexions des participants à l’Atelier, animé par M. Geert VANDERSTICHELE dans les deux langues officielles d’Haïti, laisse augurer à l'avance de la qualité des résultats qui sortiront des travaux, mais aussi de l’appropriation et de la pérennisation souhaitée des acquis du projet, des infrastructures et des équipements par les associations bénéficiaires et par la DDA-NE. Les rapporteurs ont, tous , en effet, été unanimes à reconnaitre que si les investissements et l’accompagnement cessent, le Nord-est va connaitre à nouveau un seuil critique d’insécurité alimentaire.

FAO SAGE